Asie

François d’Harcourt qui publia l’an dernier « L’Afrique à l’heure H », nous fait découvrir — à travers ses paysages, ses peuples, ses chefs politiques — l’Asie, ce continent qui sort d’une longue nuit. L’auteur dépeint avec talent Koweit, Eldorado de l’or noir, avec ses palais des Mille et Une Nuits, mais aussi l’ancienne Côte des Pirates et ses rivages désolés, Dubaï, la Venise de l’Arabie, carrefour de tous les trafics, et Oman, dernier maillon géographique de la péninsule sud-arabique où, tapis dans les sables, veillent les « jets » de la R.A.F. François d’Harcourt n’est pas seulement journaliste politique et ethnologue, mais aussi explorateur. Avec Daniel Manchon, son collaborateur qui illustre cet ouvrage, il s’est rendu dans le plus terrible des déserts, le Roub-el-Khali, puis dans l’Hindou-Kouch dont les cimes dominent les hauts plateaux de l’Afghanistan. Quelques mois plus tard, c’est le delta du Gange et sa jungle, puis les extraordinaires vallées himalayennes qui mènent tout droit au Tibet, et enfin à Bornéo le spectacle hallucinant de renards volants descendant des montagnes vers les marécages à la nuit tombante. Mais plus encore que ces paysages ensorcelants, ce sont les hommes, leurs conditions de vie et leur avenir qui ont attaché l’auteur à ce continent. Les enquêtes politiques menées dans chaque pays, les interviews ou les entretiens personnels avec les leaders des différentes nations lui ont permis de mieux comprendre leurs difficultés. Ben Gourion ou Nehru, le Shah d’Iran ou Diem, le Prince Naïm d’Afghanistan ou le général Chehab, président de la République du Liban ont exprimé, chacun dans un langage différent, mais avec une foi et des convictions profondes, leurs vues proches ou lointaines.