Bachir Gemayel

Ce discours, prononcé à l’occasion du quarante-cinquième anniversaire du parti Kataëb, marque un tournant. D’un côté, Bachir Gemayel s’y présente comme un membre fidèle d’un parti traditionnel. C’est visible dans la forme : le discours, à la différence des suivants, est en arabe littéraire et n’est pas improvisé. C’est sensible dans le fond : « l’initiative de paix » s’inspire de la doctrine traditionnelle des Kataëb ; si la demande d’évacuation des Syriens est formulée avec force, les possibilités d’entente, y compris avec les Palestiniens, sont aussi clairement affirmées, de même que l’éventualité d’une action à mener dans le cadre du monde arabe. Cette initiative de paix suscitera d’ailleurs des réponses positives de la part de l’Arabie Saoudite et du Koweït, explicitement nommés. Mais l’opposition de la Syrie fera qu’elle n’aura pas de suite. D’un côté en engageant le parti à ne plus se contenter de soutenir le pouvoir, mais à le prendre, et en traçant le portrait d’un nouveau type de président, Bachir Gemayel fait déjà implicitement acte de candidature, court-circuitant ainsi les instances traditionnelles du parti, et ne leur laissant guère d’autre possibilité que celle de soutenir une décision qu’elles n’avaient pourtant pas prise. La traduction est celle publiée par les Forces libanaises. Nous avons ajouté des sous-titres au texte pour en rendre la lecture plus aisée, nous avons révisé et corrigé les traductions de la première partie (paragraphe 1), et nous nous sommes limités à la correction de quelques lapsus évidents dans le reste.