Belfort, la sentinelle de la liberté. 1870-1871, le siège

Dressée entre Vosges et Jura, la forteresse de Belfort donne à penser à une sentinelle, qui veille sur la Trouée de Belfort, et sur la frontière de l’Est, lieu de passage préférentiel des envahisseurs. La défense de Belfort de 1870-1871... Combats sans précédents pour faire régner la France en Alsace et, par surcroît, le droit reconnu à cette ville de revenir à la Patrie de la liberté. Tel est le sens du titre que j’ai donné à cet ouvrage d’histoire. Le Gouverneur Denfert-Rochereau, le Préfet Jules Grosjean, le Maire Meny, les Capitaines Thiers et de La Laurencie, Monsieur Stehlin, préfet par intérim, tous ces hommes de principes représentent, par leurs actions collectives et individuelles pour les Belfortains - et pour les Républicains en général - l’expression de la liberté sans réserve. Pour eux-mêmes, et pour les hommes qu’ils avaient à conduire, à guider, à administrer pendant ce siège héroïque, j’ai relevé dans cet ouvrage le souci permanent du respect de la dignité humaine, ce qui a conduit fatalement à cette harmonisation entre les notions de justice, de morale et de courage. Les hommes, considérés comme citoyens responsables dans leurs actes à part entière, avaient donc à obéir pour résister. Par l’obéissance, ils assuraient à coup sûr l’ordre, par leur résistance héroïque, ils assuraient la liberté et celle de Belfort. Dans tout cela, ils accomplissaient leur devoir, certainement par leur courage, ils faisaient naître l’égalité à l’intérieur de la garnison et de la cité. La notion de dignité humaine a conduit à cette harmonisation, dans le respect du devoir. La France et la République ont rendu justice à Belfort et à sa garnison. La Croix d’honneur et l’œuvre du grand Bartholdi, « Le lion de belfort », sont, à juste titre, les fleurons du sacrifice suprême en hommage à ses défenseurs en 1870-1871. Cent années après, Belfort reste, et pour longtemps encore, « l’exemple de courage et de liberté ».