COMME AVEC UNE FEMME

Ce roman d’amour, érotique, détourne le trio traditionnel : il ne s’agit plus d’une femme hésitant entre son mari et son amant. L’héroïne veut en effet se faire aimer d’une femme qui aime un homme. A quoi rêvent les jeunes femmes ? Musset s’est posé la question à propos des jeunes filles. Mais c’est bien à notre époque que vit l’héroïne de ce roman, employée dans un musée de province, et cherchant à obtenir un autre poste à Paris. Ce n’est pas parce qu’elle travaille sur l’autoportrait en peinture et en littérature qu’elle en sait beaucoup plus sur elle. Elle rêve de sortir de l’enfance, d’aimer et d’être aimée, vraiment, non comme avec les femmes de sa jeunesse qui l’ont poussée vers la sortie, avec une certaine cruauté. Il s’agit pour notre héroïne de se faire aimer et de retrouver dans cet amour l’enfance en même temps qu’elle la quitte pour toujours. Elle pourrait se répéter le vers : « heureux comme avec une femme », mais on ne fait pas sa vie dans un poème, fût il de Rimbaud. C’est un bonheur tremblé, comme une photo bougée, qui dit la nostalgie immense de trouver sa place, un endroit pour vivre… Anne Coudreuse a passé l’agrégation de lettres modernes pendant sa scolarité à l’Ecole Normale Supérieure de Fontenay•aux•Roses. Elle est l’auteur d’un Doctorat sur Le Goût des larmes au XVIIIe siècle (PUF, 1999) et de livres sur Diderot, Beaumarchais et Camus. Après avoir publié régulièrement dans des revues, elle a reçu le Prix de la Nouvelle du Var en 2006 pour L Heure d’été. Elle tient la chronique littéraire dans Les Moments littéraires, une revue consacrée aux écrits intimes. Comme avec une femme est son premier roman.