Le dieu assassiné

Sur fond d’Égypte ancienne, Michel Larneuil renoue ici avec la grande tradition des écrivains moralistes. Par une parabole à la fois poignante et riche de sens, il nous montre que l’homme doit se débarrasser de ses dieux — ses faux dieux — et trouver sa dignité, sa vérité, dans un monde qu’il bâtit à sa mesure. Quelle est cette parabole ? La tragique histoire de Sathou, scribe de Pharaon, qui sort d’une soumission millénaire, s’interroge, se révolte contre son divin maître — et finalement l’assassine. Devenu à son tour Pharaon, Sathou n’accepte qu’un temps de jouer le jeu de la théocratie. Il veut aller plus loin, il a soif d’autre chose, et c’est sur les bords du Nil, là où vit son peuple, qu’il rencontre ce qu’il cherchait — la réalité, peut-être l’Amour. Après quoi, aucune compromission n’est plus possible... Le beau livre de Michel Larneuil tire sa force de ce débat grandiose et dramatique. En même temps, l’humanité et la tendresse qui l’inspirent, lui donnent un charme incontestable. Après La Petite Marche du Télengana et Le Vautour et l’enfant, Michel Larneuil s’affirme avec Le dieu assassiné comme un écrivain d’une rare qualité, qui sait allier à la pureté lumineuse de l’écriture la profondeur et la gravité de la pensée.