Fortune ou richesse ? La comptabilité du patrimoine

L’auteur tire les conséquences comptables d’une analyse de la valeur économique des biens et services, conçue comme un jugement porté par la société sur ceux-ci en fonction du système de valeurs qui y a cours, et non comme une fonction de leurs propriétés caractéristiques (utilité ou contenu en travail social). La mesure de la production par tête et du taux de croissance d’une économie subit l’influence des présupposés idéologiques de celui qui l’effectue. La maîtrise de l’inflation ne saurait être une question purement monétaire, mais dépend aussi de la politique générale du gouvernement par la multiplication intempestive des droits cessibles ou de faux droits qui ne sont exigibles de personne. Dans la valeur des biens durables, il faut distinguer deux aspects liés, mais séparables : la capacité de produire des services et le pouvoir de négociation résultant d’une cession éventuelle. Le premier s’évalue au prix de remplacement, le second à la valeur vénale. On distinguera donc la comptabilité de la richesse de celle de la fortune. La définition de grandeurs non ponctuelles permet le raccordement des comptabilités infranationales ou supranationales avec les comptabilités nationales usuelles.