Les recettes secrètes d'Annamel

Des recettes délicieusement imparfaites. « Les revues de cuisine ont le même impact sur moi que les revues féminines : elles me font rétrécir. D’abord parce que, contre toute raison, je les crois. Je regarde les photos (…) et c’est comme Sharon Stone, tellement bien dans ses rides, dans son âge, dans sa vie, je crois que c’est pour de vrai. (…) Les recettes (de la plupart des livres de cuisine) sont aussi accessibles pour moi que l’Annapurna ou la lecture d’Ulysse en version originale. À chaque fois que j’ai essayé, j’ai dû affronter le même dépit qu’après l’achat d’une crème anti-rides très chère. Ce n’est jamais comme sur la photo. » C’est moi qui ai commis ces lignes dans un autre livre (De la Banque à la cuisine, chroniques d’une reconversion, Ed la Boite à Pandore, novembre 2019). Il y a bien quelque outrecuidance après cela à prétendre écrire, moi aussi, mon livre de recettes. Outrecuidance ou défi ? Le défi consiste à faire un livre de recettes, faisables par tous, appétissantes et délicieusement imparfaites. Faisables, ces recettes le sont. Je les ai toutes maintes fois éprouvées, elles fonctionnent à coup sûr. Appétissantes ? C’est mon photographe-goûteur qui a fait le travail. Avec pas mal de gourmandise, quelques acrobaties dans ma cuisine pour trouver la meilleure lumière, un peu de belle vaisselle pour la mise en scène, il aura fait au fil des ans des centaines et des centaines de photos de mes plats. Sans fard, avec juste de l’envie, pour donner envie. Délicieusement imparfaites ? L’un des problèmes du « fait maison », c’est que c’est imparfait, jamais aussi joli, aussi présentable et aussi stable que l’industriel... mais tellement meilleur au goût, tellement plus sain et généreux.